Rammstein

Avant la chute du mur de Berlin, dans une RDA en mutation, la culture était inspirée et ancrée dans une idéologie politique. La Stasi contrôlait la presse, les médias et pratiquait ainsi la censure. Des antennes collectives étaient montées illégalement afin de capter les chaines de l’Ouest, voir des films de la décadente Hollywood et écouter des groupes de rock subversif comme Kiss, Pink Floyd ou AC/DC…

S’ils reçurent tous une éducation toute soviétique, les futurs membres de « Rammstein » n’en passèrent pas moins leurs jeunes années à se roder à l’exercice du Rock au sein de quelques formations Punks comme « Feeling B », « Die Firma » ou « Firts Arsch » dont les routes se croisèrent souvent dans les quelques festivals Rock vaguement tolérés par le pouvoir en place.

En 1993, Till Linderman (chant), Paul Landers (guitare), Richard Zven Kruspe (guitare), Oliver Riedel (basse), Christoph « Doom » Schneider (batterie) et Christian « Flake » Lorenz (synthétiseur) envoient une démo à un concours musical organisé par la ville de Berlin. Ils gagnent une semaine d’enregistrement dans un studio bien équipé et sortent leur premier album, « Herzeleid », dans la foulée.

Rammstein tire son nom de la ville de Ramstein (près de Kaiserslautern), en référence au crash aérien ayant eu lieu sur la base américaine de Ramstein, le 28 aout 1988, au cours de laquelle 70 personnes trouvèrent la mort. Marqués par cet évènement funeste, Paul Landers, Christoph Schneider et Christian Lorenz pensent alors appeler le groupe « Rammstein-Flugschau » (« Meeting aérien de Ramstein ») contre l’avis des trois autres membres. Le groupe opte finalement pour « Rammstein » mais la faute d’orthographe (le double « m » alors que la ville n’en compte qu’un seul) ne fut pas rectifiée par la suite.

« Herzeleid », leur premier album, crée la polémique : sur la pochette apparaissent les six membres de Rammstein torses nus, dans une pose qu’un esprit mal tourné peut interpréter comme un relent d’avant-guerre. À cela s’ajoutent les roulements de « r » de Linderrrrman rappelant tristement l’élocution d’Adolf Hitler. Rammstein nie fermement tout lien avec n’importe quelle forme de racisme et de violence : l’accent typique du chanteur provient de Leipzig où il vit le jour et le simili-culte du corps viril mis en avant sur leur disque n’est pas l’exclusivité de l’Allemagne nazie et fut même largement partagé par l’idéologie officielle de la RDA.

Cette polémique permet cependant à Rammstein d’obtenir une notoriété assez conséquente d’autant qu’ils sont alors l’un des seuls groupes de métal progressif / industriel de la scène allemande à chanter dans leur langue maternelle. En 1997, avec leur second album « Sehnsucht », Rammstein connaît le succès en Allemagne puis dans le reste de l’Europe et devient ainsi le premier représentant de la Neue Deutsche Härte à se faire connaître à l’échelle internationale.

Leur musique est souvent considérée comme du Metal Industriel, mais sa classification exacte est discutée car elle intègre également de fortes influences de musique électronique, de rock ou même de pop.

Mais si Rammstein est déjà un groupe à part au niveau musical, il l’est également sur scène. Plus qu’un concert, le groupe allemand dispense un show mêlant son lourd, effets de scène et pyrotechnie avancée.

En 2001, le groupe est au sommet de son succès avec son album « Mutter ». La pochette de leur troisième album studio s’orne d’une photo de foetus récemment avorté, mais après les provocations soi-disant nazies de « Herzeleid » et trash Sado-Maso de « Sehnsucht », celle-ci n’occasione que quelques grincements de dents. Le groupe enchaîne les tournées, les clips et les BO pour le cinéma (xXx, Matrix, Hellboy II et d’autres).

Cependant une crise profonde s’empare du groupe qui est à deux doigts de se séparer. Kruspe, outre ses projets solos, ne daigne même plus enregistrer avec les autres membres du groupe, préférant mettre en boîte ses riffs depuis son studio personnel avant de les transmettre, sans que les autres membres puissent critiquer sa production. La diplomatie de leur manager, Emmanuel Fialik, permet toutefois d’éviter le clash.

« Reise, Reise » sort en 2004 et s’avère, de l’avis de la critique, l’album le plus abouti et le plus éclectique de Rammstein.

L’année suivante, « Rosenrot », moins travaillé que ses prédécesseurs, est accueilli plus froidement.

Kruspe entame alors une collaboration soutenue avec le groupe Finlandais « Clawfinger » et le chanteur français Axel Bauer (l’interprète de « Cargo de nuit ») pour un nouveau projet artistique, « Emigrate », qui ne signifie nullement son départ de Rammstein.

Afin de compenser le départ de leur guitariste, Rammstein part en tournée avec un autre groupe scandinave, « Apocalyptica », composé de violoncellistes et d’un batteur présentant la particularité de consacrer son répertoire à la musique heavy metal, qu’il s’agisse de compositions originales ou de reprises. Rammstein mêle désormais des instruments classiques à ses guitares électriques, obtenant un son oscillant entre le gothique et l’atmosphérique.

En attendant le retour de l’enfant prodige, Rammstein fait l’objet d’un véritable culte en Allemagne. C’est la première fois depuis Scorpions » qu’une formation musicale allemande suscite un tel engouement dans son propre pays.

En partenariat avec amazon.fr
Tous les produits
DVD
Livres
Livres en anglais
Boutique Kindle
Musique
Téléchargements MP3
Jouets & jeux
Jeux vidéos
Logiciels
Image Son Micro Photo
Ordinateurs
Gros électroménager
Cuisine & Maison
Montres
Bijoux
Recherche par mots clés