Auteur-compositeur-interprète et producteur de variété et de pop rock, Jean-Jacques Goldman s’est imposé comme l’un des chanteurs français les plus populaires des années 80 et 90. Il a également écrit et composé pour de très nombreux artistes, parmi lesquels Céline Dion, Patricia Kaas ou Johnny Hallyday. Artiste engagé auprès d’oeuvres humanitaires ou caritatives, il est l’un des fondateurs des « Enfoirés » qui oeuvrent pour les Restos du Coeur. Selon un sondage effectué en 2012, il reste la personnalité préférée des Français.
Jean-Jacques Goldman fait partie de ces personnalités qui n’étalent pas leur vie privée au grand jour. Né en 1951 d’une famille d’origine juive polonaise, on apprendra plus tard, au détour d’interviews, que son père, communiste né en Pologne, avait participé à la Résistance française et que son demi-frère Pierre Goldman, intellectuel révolutionnaire d’extrême gauche, fut assassiné en pleine rue à Paris en 1979.
Les premiers pas musicaux de Jean-Jacques Goldman débute par une formation plutôt classique piano et violon. Scout dans sa tendre jeunesse, il emprunte pour la première fois une guitare et apprend à accompagner un groupe qui chante. Il joue ensuite dans les bals, les fêtes entre copains et même dans une église avec les Red Mountains Gospellers (les chanteurs de gospel de Montrouge). « Think » d’Aretha Franklin lui ouvre de nouveaux horizons. Pendant ses études à Lille, il se produit dans des foyers d’étudiants et des MJC et interprète des chansons folk et blues. Pourtant, lors d’un concert de Léo Ferré, la force des mots et le choc des notes provoquent le déclic et l’encourage à chanter en français.
À son retour à Paris, en 1975, il intègre le groupe Taï Phong en tant que guitariste et compositeur. Indubitablement mal-à-l’aise au chant, il remplace pourtant le chanteur malade. La chanson « Sister Jane » devient un véritable « tube ». Mais en 1979, le groupe se sépare pour divergences de vues artistiques : le rock symphonique rendu populaire par Genesis et Supertramp n’est vraiment pas la tasse de thé de Jean-Jacques Goldman.
Il gère ensuite un magasin de sports avec l’un de ses frères, et continue de composer. En 1981, sort son premier album et le succès est de nouveau au rendez-vous avec la chanson « il suffira d’un signe ». L’album aux sonorités plutôt sixties-seventies devait s’appeler « Démodé » mais deviendra sans titre sur les conseils de la maison de disques, jugeant ce titre peu vendeur.
Son second album sorti l’année suivante devait s’appeler « Minoritaire » mais demeure également sans titre pour la même raison. Les titres « Quand la musique est bonne », « Comme toi », « Au bout de mes rêves » deviennent des hits. JJG est né dans le coeur des fans.
Le troisième album « Positif » sorti en 1984 garde enfin son titre:) John Helliwell, le saxophoniste de Supertramp, joue sur tout l’album. Les chansons « Envole-moi », « Encore un matin », et « Long is the road (américain) » inondent littéralement les ondes. Pour sa tournée, JJG fait appel à Michael Jones, un guitariste qui l’avait remplacé lors des concerts de Taï-Phong et qui deviendra son meilleur ami. La plupart des chansons sont maintenant accompagnées d’un vidéo-clip et Goldman fait salle comble partout malgré les critiques incessantes de la presse qui lui reprochent sa musique trop conventionnelle et sans imagination.
La tendance s’inverse avec « Non-homologué » en 1985, puis la chanson composée pour « les Restos du coeur » à la demande de Coluche et l’album « Gang » qu’il écrit pour Johnny Hallyday dissipent les dernières rancoeurs. « Je marche seul » et « Je te donne » en duo avec Michael Jones font un carton. C’est au cours de la tournée qui suit que le public découvre la choriste Carole Fredericks.
En 1987, Jean-Jacques Goldman sort un double album, « Entre gris clair et gris foncé », avec des titres comme « Elle a fait un bébé toute seule », « Puisque tu pars », ou encore un duo avec Sirima, « Là-bas ».
En 1990, l’artiste s’entoure de ses amis, Carole Fredericks et Michael Jones, et signent un premier album à leurs noms : « Fredericks Goldman Jones », qui devient par extension le nom du trio.
En 1993, le trio profite de la chute du rideau de fer pour aller enregistrer une partie de l’album « Rouge » à Moscou avec la participation des choeurs de l’armée russe et des voix bulgares.
En 1994, sous un pseudonyme, il signe un des plus gros succès de Patricia Kaas, « Il me dit que je suis belle ». L’année suivante, il compose l’album « D’eux » pour Céline Dion, qui connait un succès phénoménal, devenant la plus grosse vente de tous les temps en France, et la plus grosse vente d’un album francophone dans le monde entier.
En 1997, Goldman en solo revient à des mélodies brutes, acoustiques, blues, très dépouillées, avec l’album « En passant », résolument intimiste.
En 2001, « Chansons pour les pieds » nous révèle une autre facette de JJG avec des succès faits pour danser comme « Ensemble » et « Tournent les violons ». Zouk, gigue et disco côtoient les traditionnelles ballades « goldmaniennes ».
JJG n’a plus sorti d’albums depuis mais participe activement aux soirées des Enfoirés au profit des « Restos du coeur » qui rencontrent chaque année un succès colossal.
Jean-Jacques Goldman continue d’écrire et composer pour de très nombreux artistes : Céline Dion, Johnny Hallyday, Patrick Fiori, Patricia Kaas, Florent Pagny, Khaled, Marc Lavoine, Maurane, Garou, Lââm, Liane Foly, Calogero, Gérald de Palmas, Julie Zenatti, Maxime Le Forestier, Philippe Lavil, Yannick Noah…
En 2012, de jeunes chanteurs et chanteuses populaires (M. Pokora, Zaz, Shy’m, Corneille, Amandine Bourgeois, Christophe Willem, Amel Bent…) se sont réunis pour enregistrer un album qui rend hommage à l’un des plus grands artistes français.